Le dernier fugitif recherché par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Goran Hadzic, accusé notamment du massacre de l'hôpital de Vukovar en Croatie, a refusé de plaider coupable ou non coupable lundi lors de sa première comparution devant la cour à La Haye.
L'avocat commis d'office de l'ancien "président" de la République autoproclamée de Krajina a demandé, comme le permet le règlement de procédure du tribunal, qu'un délai de trente jours soit accordé à l'accusé de 52 ans, avant que ce dernier ne soit à nouveau appelé à plaider coupable ou non coupable. "Une date (d'audience) sera fixée ultérieurement" à cet effet, a indiqué le juge O-Gon Kwon, président par intérim du TPIY.
Si Goran Hadzic plaide coupable à cette occasion, aucun procès n'aura lieu et le tribunal prononcera une peine. S'il plaide non coupable, un procès aura lieu, mais ne devrait pas débuter avant plusieurs mois, voire un an, pour notamment permettre à la défense de prendre connaissance des éléments du dossier de l'accusation.
CRIMES DE GUERRE ET CONTRE L'HUMANITÉ
Goran Hadzic, qui était le dernier fugitif parmi les 161 personnes mises en accusation par le TPIY, doit répondre de 14 chefs de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, dont meurtre, extermination, torture et transfert forcé, commis pendant la guerre de Croatie (1991-1995). Il est tenu responsable du meurtre de centaines de civils croates et autres non-Serbes et du déplacement ou transfert forcé de plusieurs dizaines de milliers d'entre eux hors de la Krajina, qui couvrait environ un tiers du territoire croate.
Arrêté mercredi en Serbie après une cavale de sept ans et transféré vendredi au quartier pénitentiaire du TPIY, Goran Hadzic est resté impassible pendant l'audience. Son nom est notamment associé au massacre de l'hôpital de Vukovar, en novembre 1991, au cours duquel 264 civils, des Croates et d'autres non-Serbes, avaient été torturés, puis tués par les forces serbes. L'accusation lui reproche également l'emprisonnement prolongé de centaines de civils croates et non-serbes dans des centres de détention où "les conditions de vie étaient brutales et caractérisées par des traitements inhumains, la surpopulation, la faim, le travail forcé", et aussi les "agressions sexuelles".
L'arrestation de Goran Hadzic était survenue moins de deux mois après la capture par les autorités serbes et le transfèrement au TPIY de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, l'un des principaux protagonistes des guerres yougoslaves et à l'époque l'homme le plus recherché d'Europe.
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